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Dominique Lin

Dominique Lin

Écrivain - chroniqueur - Ateliers d'écriture


Tu me trouveras au bout du monde, Nicolas Barreau, aux éditions Héloïse d’Ormesson

Publié par Dominique Lin sur 25 Avril 2015, 08:48am

Catégories : #Chroniques livres

Jean-Luc Champollion, galeriste parisien réputé du quartier Saint-Germain mène une vie bien remplie : ses artistes à bichonner, à rassurer — même à des heures indues —, ses amis, nombreux et fidèles, Cézanne, son dalmatien, fidèle, lui aussi, et ses conquêtes féminines, nombreuses… elles aussi.

Le roman commence sur un traumatisme d’enfance : la première lettre d’amour que Jean-Luc avait écrite à une fille et dont elle s’était moquée avec ses copines jusqu’à l’humiliation, plongeant le pauvre garçon dans une tristesse abyssale (la tristesse est toujours abyssale lors d’un premier chagrin d’amour). Ce jour-là, il s’était promis de ne plus jamais recommencer, plus un mot d’amour serait couché sur le papier !
Vingt ans plus tard, nous retrouvons Jean-Luc, souvent appelé Le Duc, dans sa galerie, le jour d’un vernissage. Le lendemain, dans sa boîte à lettres, une enveloppe bleue sur laquelle est écrit : « À l’attention du Duc » renferme une lettre d’amour signée Principessa qui va changer le cours de sa vie.

Une lettre au ton un peu désuet du XIXe siècle qui le met au défi de savoir qui l’a écrite et qui lui promet les délices les plus fins et les plus rares d’un amour qu’il n’a jamais connu.
Il n’en faut pas plus pour mettre Jean-Luc au défi, l’affaire sera réglée en peu de temps, l’intrigante sera vite démasquée. L’homme s’y connaît en femmes et le succès est son quotidien.

Mais, mais, mais… la belle est plus coriace qu’il le croyait. Les lettres se transforment vite en échange de messages électroniques. Jean-Paul se prend au jeu, piqué dans son orgueil et sa masculinité. Elle l’obsède !

À partir de ce jour, chaque ami est interrogé pour l’aider à trouver une piste, chaque femme de son entourage observée, suspectée, car elle le connaît, et lui ne la voit pas. Toutes les femmes, sa voisine, son employée, ses clientes, ses maîtresses, les employées qu’il croise dans les hôtels et les restaurants, son ami homosexuel — c’est dire sa perturbation —, jusqu’à la vendeuse de la boulangerie à qui il se met à trouver un certain charme en pensant que c’est peut-être elle qui l’enflamme chaque jour de ses mots d’amour.

Oui, car c’est là l’intérêt de ce roman : voir à nouveau la beauté des femmes lorsqu’on enveloppe le quotidien d’un brin de mystère…
L’intrigue va s’approfondir devant les recherches infructueuses, rebondir, au même rythme que les lettres vont prendre un ton plus intime, parfois plus érotique. L’amour qui en sortira ne pourra être qu’unique. En attendant, les deux fortes personnalités se cherchent, se provoquent, s’entrechoquent parfois.

Jean-Luc arrivera-t-il à trouver Principessa au bout du monde ? Et qui est cette mystérieuse Principessa ?

 

Cette comédie légère et sensuelle nous promène dans un Paris des restaurants chics, des hôtels particuliers et des rues du cœur de Paris. L’écriture est fluide, alerte, simple, mais imagée. On se laisse prendre au jeu, on entre dans l’intrigue, on veut savoir qui est cette femme ! Bien entendu, on ne le devine pas, et on peut même avoir envie de reprendre les premières pages, car de nombreux indices sont disséminés… faciles à retrouver, quand on sait !
Tous les personnages de ce roman sont attachants, comme Soleil, cette artiste peintre caribéenne angoissée qui fait du vaudou pour garder son amant et qui appelle Jean-Luc à toute heure du jour et de la nuit quand ça ne va pas, sans oublier Cézanne, le chien fidèle, complice et témoin de tous les instants.

 

Tu me trouveras au bout du monde, Nicolas Barreau, aux éditions Héloïse d’Ormesson
traduit de l’allemand par Sabine Wyckaert-Fetick
224 pages, 17 € — ISBN : 978-2-35087-300-8

 

4e de couverture :

« D’aucuns prétendent que des signes annoncent toujours les bouleversements d’une vie. Qu’il suffit d’ouvrir les yeux. »
Lorsque Jean-Luc Champollion, jeune galeriste de talent et don Juan à ses heures, reçoit la lettre d’une énigmatique correspondante, ce ne sont que les prémices d’un irrésistible jeu de piste amoureux. Que désire cette femme qui distille savamment les indices et tarde à se dévoiler ? Comment la convaincre de tomber le masque ? Jean-Luc devra-t-il aller jusqu’au bout du monde pour la tenir enfin dans ses bras ?
Maestro de la comédie romantique, Nicolas Barreau offre avec Tu me trouveras au bout du monde un savoureux marivaudage contemporain servi par une langue galante et inventive. Un pur moment de bonheur !

Cette chronique a été diffusée sur France Bleu Vaucluse dans l'émission de Nathalie Mazet le samedi 25 avril 2015 à 9h35

Chronique précédente : Les secrets du club des six, roman de Henri Girard, éd. Rémanence

 

Tu me trouveras au bout du monde, Nicolas Barreau, aux éditions Héloïse d’Ormesson
Tu me trouveras au bout du monde, Nicolas Barreau, aux éditions Héloïse d’Ormesson
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