Contes des sages berbères de Malika Halbaoui, éd. Le Seuil

Publié par Dominque Lin sur 31 Mars 2016, 19:21pm

Ce livre est un petit bijou qu’il est bon d’avoir en mains. Autant pour le contenu que le contenant, on est tout de suite séduit.
Avant de le lire, on a envie de le regarder, de passer sa main dessus pour sentir la reliure en tissu, de l’ouvrir et le fermer, de s’attarder sur un tableau ou un autre, la frise de la tranche, de profiter de la mise en page, de l’écriture…
Ensuite, on entre dans le sujet, les contes berbères. Ce sont eux qui guident le rythme de la lecture.
On ne les avale pas, on les savoure, un par un ou deux d’affilée, parfois trois, mais pas plus.
Les contes alternent entre sagesse populaire et religion. On peut apprécier ou pas les textes religieux en général, mais ceux-là reposent sur la recherche spirituelle, le respect, la tradition…
La langue est fine, subtile, douce. Elle chante à l’oreille et on se laisse bercer. À mi-chemin entre littérature et oralité, Malika Halbaoui fait chanter la langue et nous transporte dans ce monde coloré fait de sable et de sel, d’oasis et de jardins ombragés, de pèlerins en quête d’éternel, de mendiants aux vertus cachées et de mères soucieuses du confort et de l’avenir de leur foyer. Il y a le désert, le vent, le sable, les chemins de réflexion, les gestes ancestraux, mais aussi, les fiancées, les soufis, les ages, les orgueilleux, les princes, les tisserands, les potiers, les pères, les mères, le temps qui passe et les leçons de la vie.

Alors, pour le plaisir, pour l’objet, mais surtout pour le texte, n’hésitez pas.

Date de parution : 17/03/2016
Editeur : Seuil – Collection : Contes des Sages
ISBN : 978-2-02-121909-8 – EAN : 9782021219098
Présentation : Relié – Nb. de pages : 237 pages
Dimensions : 10,0 cm × 17,8 cm
Prix : 18,50 €

Si vous voulez en savoir plus sur cette collection aux éditions du Seuil, c'est ici

Résumé de l’éditeur :
Avec ces Contes des sages berbères, Malika Halbaoui nous livre un recueil flamboyant de vingt-six contes méconnus, nous restituant chaque histoire avec le souffle d’une écriture mélodique et imagée qui conjugue son amour de la langue française et sa sensibilité berbère. On y découvre aussi bien des récits typiquement kabyles et chaouis d’Algérie, rifains et chleuhs du Maroc, touaregs du Sahara que des contes qui voyagent sous de multiples variantes dans tout le Maghreb, de la Libye à la Mauritanie, jusqu’au Mali et au Niger. Certains proviennent même de l’Andalousie médiévale. Bien que souvent confondu avec l’imaginaire arabe, le conte berbère met plus particulièrement l’accent sur le lien avec la nature, le respect de l’équilibre féminin-masculin, la poésie, l’élan mystique, la sagesse iconoclaste et l’humour irrévérencieux. Composé de mythes antiques, de légendes épiques et historiques, de fables édifiantes et facétieuses mais aussi de contes soufis et de récits hagiographiques, ce recueil fait revivre des personnages hauts en couleur tels l’ancien dieu Anzar de l’Atlas, la sainte Fatima de Cordoue qui initia Ibn Arabi au soufisme, le célèbre philosophe Averroès, des derviches aussi insaisissables que compatissants, des femmes audacieuses et inspirées qui en remontrent aux savants prétentieux... L’iconographie témoigne de la beauté de cette civilisation.
Malika Halbaoui
Née au Maroc, Malika Halbaoui est nourrie dans son enfance par l’oralité de la culture arabo-berbère. Après des études littéraires et théâtrales en France, elle publie dans la revue Action Poétique en 1991. Sa rencontre en 1992 avec Nacer Khémir, cinéaste-conteur, initie son tournant vers l’art du conte et elle ne tarde pas à devenir conteuse professionnelle. Son répertoire est composé des Mille et Une Nuits, de contes berbères, de mythes grecs, de légendes médiévales et de récits contemporains. En 2015, elle publie son premier recueil de poésie, La Fiancée d’Anzar, aux éditions du Cygne, ainsi que deux albums jeunesse : Le lion qui avait perdu sa crinière et La gazelle étoilée aux éditions Cipango.

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