Des pissenlits sur ma tombe, Jean-Philippe Chabrillangeas, éd. Elan Sud

Publié par éditions Elan sud sur 22 Octobre 2018, 13:42pm

Des pissenlits sur ma tombe commence lorsque Valentin, après 3 mois de burn-out et quelques années de travail comme fossoyeur, comme l’était son grand-père qui l’a élevé dans la poésie des mots populaires, rencontre Alice, conseillère d’orientation à Pôle Emploi, et gothique romantique de son état.
Cela commence comme une romance, deux êtres un peu perdus qui se trouvent et s’enlacent avant qu’ils ne se lassent.
Alice a trouvé un emploi de service à la personne à Valentin, il devra accompagner monsieur Perez, atteint de cécité, durant ses derniers jours. Les deux filles du patient se relaient épisodiquement auprès de monsieur Perez, mais ce sera Valentin qui deviendra son confident des derniers jours. Ensemble, ils referont la dernière traversée en mer du « capitaine », traversée dont une cartomancienne prédira : « une rencontre allait lui attirer des ennuis et le sang de son sang coulerait sur ses mains ».
Si la nouvelle situation amoureuse permet à Alice et Valentin de connaître une éclaircie dans leur vie, l’histoire que M. Perez va raconter fait basculer le roman dans une autre dimension : le monde de la mer, de la navigation, et des migrants en Méditerranée.
Jean-Philippe Chabrillangeas nous livre ici un deuxième roman puissant qui alterne entre la légèreté d’un amour naissant aux turpitudes nocturnes enrobées de chemisiers à dentelles et corsets romantiques dans les allées du cimetière, et la tragédie contemporaine des hommes et des femmes qui périssent en mer pour avoir payé un passeur sans scrupules, espérant trouver en Europe un havre loin des guerres, des massacres et de la faim.
La mer est omniprésente, que ce soit durant les promenades de M. Perez et Valentin sur la plage ou au port, dans son appartement ou selon le temps, elle nous rappelle sa présence quand le vent joue avec les mâts des bateaux et le cri des mouettes, et durant l’épopée en mer où elle prend toute sa dimension, offrant à l’auteur un terrain favorable pour nous plonger dans la tempête et les sensations que seul un marin peut connaître, le tout écrit d’une plume très poétique et imagée.
La profondeur des sujets abordés est équilibrée avec les passages amoureux sur fond d’écriture onirique ou teintée d’humour.
Après Deltas, Prix première chance à l'écriture 2017, qui nous avait laissés au bord de l’eau tranquille du Golfe du Lion, Jean-Philippe Chabrillangeas a hissé la voile de l’écriture et nous embarque littéralement.

Résumé de l’éditeur :
Les destins de Valentin, ancien fossoyeur, d’Alice, jeune gothique extravagante, et de monsieur Pérez, ancien marin, se croisent et se redessinent autour de l’histoire hors du commun de ce dernier : son ultime odyssée en Méditerranée. Ces éléments, ajoutés au mystère d’Angie, nourrissent cette ode à la mer, à l’entraide et à l’amour.

Passionné par la poésie, la littérature et la musique, Jean-Philippe Chabrillangeas trouve son inspiration chez les écrivains et artistes surréalistes, les auteurs et musiciens américains.

L'auteur participera à une table ronde que j’animerai le samedi 27 octobre au festival Feuilles d’automne de Colmars les Alpes (05) : « L’eau dans tous ses états, un personnage à part entière en littérature » en compagnie d’Alice Moine. et d'André Bucher. Il sera aussi présent au Salon de Brive du 9 au 11 novembre 2018.

Date de parution 01/03/2018
19.00 € TTC — 272 pages - EAN 9782021389470

Chronique précédente : La Cascade aux miroirs, André Bucher, éd. Denoël